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golf gti - Page 2

  • LARMOR PLAGE 1964

    des rêves automobiles, du camping et les copains

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    Le temps file plus vite que n’importe quel bolide.


    Évoquer mes  romans et nouvelles tels  7 NOUVELLES PIMENTÉES  ou VENGEANCE GLACÉE AU COULIS DE SIXTIES  ( cf. liens en fin de note), m’a ramené à cette belle époque car de nombreuses scènes s’y déroulent . Puis ma mémoire s’est évadée jusqu’au mois de juillet 1964, un été agréable à l’époque de l’insouciance de l’enfance, des rêves les plus fous, dont celui de devenir pilote automobile professionnel.

     

    Des objets roulants identifiés


    Bien sûr, je me voyais déjà au Mans, à Monaco, à la Coupe des Alpes, même si je n’avais pas encore 10 ans ! Cette année-là, Jim Clark était champion du monde en titre. L’équipage Hopkirk – Liddon sur Cooper S avait remporté le rallye de Monte-Carlo devant une Ford Falcon. Ford, justement,  n’avait pas encore triomphé aux 24 Heures du Mans au scratch, mais la Cobra de Dan Gurney et Bob Bondurant s’était imposée en catégorie GT.

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     La version coupé Daytona de la Cobra m’a toujours fasciné au point que j’en ai fait une des héroïnes de mon prochain roman, un polar vintage et gourmand dont le dénouement intervient aux 24 Heures du Mans.

     

    Ma famille vivait dans la région lorientaise. Mes parents ayant fait l’acquisition d’une petite caravane – une Pitt qu’ils tractaient avec la R8 grise de mon père, nous passâmes les premières semaines des vacances scolaires à Larmor Plage. Autant dire un paradis pour un gamin qui rentrerait en CM2 à la rentrée.

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     Au début des vacances, nos plus proches voisins étaient arrivés dans une 2 chevaux grise pas toute neuve mais bien entretenue. La 2 cv, une icône de la société française... La famille comportait un père sévère qui criait souvent sur son fils aîné, un garçon solide, doué en sport, deux ou trois ans plus vieux que moi, avec qui j’avais vite sympathisé. A dire vrai, il suscitait mon admiration car il passait des heures à foncer sur les chemins du coin avec son vélo, une superbe machine demi course bleu métallisé. A mes yeux d’enfant, il roulait au moins aussi fort qu’Anquetil et serait sans doute un jour vainqueur du prestigieux Tour de France. Il se révèlerait forcément en cyclisme plutôt qu’en sport automobile, puisque le champion en auto, ce serait évidemment moi et que ce n’était pas la peine qu’il essaie de devenir pilote pour finir tout le temps deuxième.

     

    2 roues en attendant de passer à 4

     

    D’ailleurs, le cyclisme, c’était bien aussi. Nous écoutions tous les jours les arrivées des étapes de la Grande boucle sur le transistor Philips qu’avaient acheté mes parents.

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     Le transistor, autre objet symbolique des sixties qui me permit plusieurs années durant de suivre régulièrement SLC Salut les copains ! En 1964, Sylvie Vartan était déjà la plus belle pour aller danser. Quant à Johnny, il s’efforçait de convaincre les croulants que les mauvais garçons n’étaient pas si méchants que ça.

     

    Avec le recul, j’ai réalisé que la passion de mon copain pour la vitesse sur deux roues tenait sans doute davantage du souci plus ou moins conscient d’échapper au poids de  l’autorité paternelle qu’à un conditionnement en vue de s’aligner un jour au départ du Tour de France. Qu’importe ! Il m’a fait un beau cadeau cette année-là. Sensible sans doute à mes regards envieux quand je le voyais filer comme André Darrigade, il m’a gentiment proposé de me prêter son vélo.

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     J’avais du mal à tenir dessus compte tenu de notre différence de gabarit. En plus, c’était les premières fois que je roulais sur un vrai vélo pour grands. Mais je n’étais pas peu fier qu’un grand me considère comme son copain, me laisse utiliser sa bécane et me prodigue des conseils avisés (dont j’avais grandement besoin à dire vrai). Comme toujours ou presque à cet âge-là, nous nous sommes perdus de vue dès la fin des vacances. Nos voisins de camping devaient passer nous voir sur un autre lieu de villégiature un peu plus tard, mais un imprévu – intoxication sérieuse de mon père avec des palourdes crues – nous a fait manquer le rendez-vous fixé. Je n’ai donc jamais su si mon copain de vacances avait brillé plus tard dans le cyclisme ou dans un autre sport.

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     Au fond, c’est peut-être lui qui m’aurait forcé à changer de catégorie ou à accepter de finir toujours deuxième si nous nous étions retrouvés en course auto. Car non seulement je ne suis jamais devenu pilote professionnel et je suis resté amateur sans chercher à en faire mon métier, mais si mon camarade s’était montré aussi brillant au volant d’une Golf GTI que je le voyais à vélo, il serait devenu meilleur que les frères Almeras  et m’aurait battu à chaque course !

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     Un peu plus tard dans l’’été, mon père remis de ses troubles gastriques et devenu - provisoirement seulement, hélas - plus circonspect devant les produits douteux, nous avons fini les vacances sur un autre site au bord de la rivière d’Étel. Une autre famille comportant plusieurs générations était installée sur un terrain voisin. Parmi ses membres, un homme d’une vingtaine d’années qui conduisait un Spyder Porsche 356 bleu. Comme celle de Ric Hochet dans les albums de Tintin à part la couleur. Comme celle avec laquelle James Dean avait débuté en compétition. J’aurais bien aimé faire un tour à vive allure en Porsche décapotable.  Hélas, le propriétaire du Speedster ne me l’a pas proposé.

     

    NOTE MODIFIÉE LE 7 AOÛT 2014

     

    VENGEANCE GLACÉE AU COULIS DE SIXTIES, LE polar vintage, gourmand automobile et humoristique. Plus de précisions et possibilité de lire gratuitement les premières pages en cliquant ICI http://bit.ly/1zmPqE6

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    LE POLAR tendance sixties à lire cet été !

     

    QUELQUES LIENS A SUIVRE

    Vous pouvez également me retrouver sur http://circuitmortel.com , https://gotmdm.com/driver/ et http://polarssportsetlegendes.over-blog.com/

     

    Une autre présentation de VENGEANCE GLACÉE AU COULIS DE SIXTIEShttp://0z.fr/u88wT

     

    Bientôt un film avec Tom Cruise à l’époque de VENGEANCE GLACÉE AU COULIS DE SIXTIES http://bit.ly/LHGHst

     

    Pedro et Ricardo Rodriguez, les frères amis du sport automobile,  devraient aussi arriver sur grand écran ! http://bit.ly/1kdnVsY

     

    LE PACTE DU TRICHEUR, un autre polar automobile que j’ai écrit pour vous :http://amzn.to/1jAhsoF

     

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    Thierry Le Bras

  • MONT DORE 1977 : la suite de mes souvenirs de cette course

    Jimmy Mieusset fou de joie

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    Plus ça va, mieux c’est, avait titré un journaliste d’Échappement au sujet d’une de ses nombreuses victoires.

     Jimmy Mieusset portait les couleurs de Norev, le fabricant de voitures miniatures. Norev, la voiture de nos rêves, pensèrent plusieurs générations de petits et de grands enfants. Solido, Dinky Toys, Corgi Toys et Norev sont  à l’origine de nombreuses passions et vocations automobiles. Combien d’aspirants champions n’ont-ils pas rêvé lorsqu’ils étaient en culottes courtes de triompher un jour au Mans, à Monte-Carlo, à Spa ou à Indianapolis au volant d’une Cooper, d’une Lotus, d’une Gordini, d’une Maserati, d’une Jaguar, d’une Vanwall, d’une Mercedes, d’une Alfa Roméo, d’une Ford ou d’une Ferrari 43 fois plus grande que celles qu’ils poussaient sur le parquet ?

     A dire vrai, je ne crois pas que ce soit la perspective de voir sa Ralt F2 reproduite au 1/43ème qui illumine le visage de Jimmy Mieusset ci-dessus. C’est plutôt la saveur exquise de la victoire qu’il vient de remporter avec sa toute nouvelle Ralt !

    La course aux sponsors

     

    J’avais eu la chance de visiter l’usine Norev à Villeurbanne l’année de mes 10 ans. Resté collectionneur de voitures miniatures au fil des années, j’avais adressé des dossiers de proposition de sponsoring à tous les fabricants de voitures miniatures en 1976 et 1977.

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     Norev m’avait répondu fort courtoisement, mais négativement. Mon Ascona puis ma Golf ne feraient pas partie de ses vecteurs de communication. En matière de sponsoring, ce sont rarement les fabricants de produits auxquels un concurrent songe en premier lieu qu’il parvient à convaincre. D’abord, parce qu’il contacte les entreprises qu’il a envie de séduire avant (ou concomitamment dans le cas d’espèce) celles qu’il pense avoir une chance de décrocher grâce à un raisonnement marketing élaboré.

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     Que ce soit comme pilote ou comme consultant en communication pour des pilotes ou skippers, j’ai conclu des partenariats avec des compagnies d’assurance, des transporteurs, des garages, une société de jeux, des sociétés de production, une société de nettoyage, une société de mareyage, des acteurs du secteur informatique, des sociétés de presse, un réseau de coiffure, des distributeurs de matériels… mais jamais avec un fabricant ni un distributeur de voitures miniatures. Cela ne m’a pas empêché d’acheter de nombreuses Golf GTI miniatures, notamment des Norev et des Solido dans les couleurs de mes Golf de course (grise métallisés, puis blanche).

     

    Le Mont-Dore récompense les meilleurs

     

    Le Mont-Dore n’est pas un circuit miniature. C’est un tracé pour grands garçons, parsemé de pièges. En 1977, plusieurs pilotes de premier plan sortiront de la route. Giovanni Rossi détruira sa Commodore GSE au virage Rouveyran, le passage qui avait été fatal à Daniel Rouveyran en 1973. Le pilote de Lédignan voulait faire gagner sa March Formule 1 en course de côte. Sa monoplace  avait heurté la falaise et il n’avait pas survécu. Giovanni Rossi eut plus de chance. Sa Commodore GSE était plus solide qu’une F1. En plus, elle est sortie du côté droit de la piste, en contrebas dans un champ, et pas contre les rochers à gauche.

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     Delaloye aussi partira dans un champ avec sa Toyota Celica groupe 2. Moins durement que Rossi, mais assez sérieusement pour perdre toute chance  de victoire. Même Jacques Alméras se fera une frayeur et bloquera les roues au freinage du gauche après la passerelle.

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     Le Mont-Dore ne s’offre qu’aux pilotes à la fois rapides et expérimentés. Jacky Ravenel s’imposera finalement  en groupe 1 avec sa Commodore GSE. Yves Evrard remportera le groupe 2 avec sa BMW 2002. Il devancera La Torche sur un gros coupé  BMW 30 CSL. Les Porschistes Jean-Pierre Beltoise, Jacques et Jean-Marie Alméras remporteront respectivement les groupes 3, 4 et 5. Le multiple champion d’Europe, Mauro Nesti, se classera premier des prototypes (groupe 6). Et la révélation de la saison en monoplace, le jeune Christian Debias, terminera second au scratch derrière le vieux roi de la montagne, Jimmy Mieusset. Une rumeur circulera selon laquelle Christian Debias aurait consenti des efforts inimaginables pour alléger sa Ralt F2, au point de percer des trous dans les pédales et dans le baquet !  Je crois qu’elle était vraie. Une telle chasse au poids n’avait rien d’illégal. Elle démontrait un souci du détail poussé à son paroxysme.

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     Moi, je ne suis pas content de moi. Je n’ai pas réussi une seule montée parfaite le jour de la course. A la première, j’ai eu une hésitation dans les S et j’ai levé dans une partie de l’enchainement  qu’il fallait franchir à fond absolu. Après j’ai un peu bloqué les freins sur un freinage trop tardif. A la seconde, j’ai loupé une vitesse à la carrière et j’ai eu le sentiment de ne pas avoir bien conduit dans les virages suivants.  A l’arrivée, je suis franchement dépité. J’ai commis trop de fautes et je mesure le chemin qui reste à parcourir avant de prétendre jouer la victoire de catégorie dans toutes les épreuves. Il me faudra plusieurs jours avant de retrouver le moral. Il reste quatre courses avant la fin de la saison. Sur la route du retour, je rumine ma revanche. Je prendrai le départ de chacune des épreuves suivantes avec le couteau entre les dents. L’objectif sera atteint. J’y signerai quatre victoires de classe, non sans m’être fait quelques chaleurs et avoir causé des frayeurs à la petite équipe qui me suit. J’ai beaucoup appris au Mont-Dore. Même si je n’ai pas atteint le résultat espéré, la semaine se sera révélée enrichissante.

     

    A suivre…

     Dans quelques jours, je vais vous parler d’une autre course automobile en Auvergne et vous surprendre.

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    Remerciements

     A Alain Hérault qui m’a adressé les scans des pages d’Échappement mises en ligne dans cette note. Je reparlerai bientôt de son Alpine. Ce sera début 2012, à l’occasion de la sortie de l’ouvrage d’Enguerrand Lecesne sur la Berlinette. Un livre dont Alain Hérault est un des sujets par ses victoires au volant d’Alpine et moi un des (modestes) apporteurs de photos d’illustration. Au Mont-Dore 1977, il remportait d’ailleurs la classe  1600 – 2000 cm3 du groupe 5 avec sa Berlinette verte ci-dessus.

    NOTE MODIFIÉE LE 9 AOÛT 2014

     

    La course de côte du Mont-Dore m’a inspiré un polar dans l’univers de la course automobile. L’histoire s’intitule LE PACTE DU TRICHEUR. Elle se déroule en Auvergne. La course emprunte le tracé de la route du Col de la Croix Saint-Robert. 

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    Après la fiction, des annexes abordent la question des superstitions des pilotes en se fondant sur des anecdotes véridiques mettant en scène des pilotes d’hier et d’aujourd’hui.

     

    Le livre est disponible en cliquant sur http://amzn.to/1jAhsoF

     

    Je vous invite également à lire (gratuitement) cette courte histoire illustrée qui se déroule pendant une édition de la course de côte du Mont-Dore Chambon-Sur-Lac  http://0z.fr/U10ZB

     

    QUELQUES LIENS A SUIVRE

    Quelques BMW à diverses éditions de la course de côte du Mont-Dore

    http://circuitmortel.hautetfort.com/archive/2009/08/07/quelques-bmw-a-la-course-de-cote-du-mont-dore-–-chambon-sur.html

     Un blog consacré aux romans policiers et autres fictions dans le sport automobile, les autres sports mécaniques et la voile (mes livres et nouvelles bien sûr, mais aussi d’autres ouvrages que j’ai aimés) : http://polarssportsetlegendes.over-blog.com

    L’excellent site de Jean-Claude Besse, très riche en histoires et photos sur la course automobile en Auvergne : http://club-3ascollection63.blog.fr/

     Retour en Bretagne après le Mont-Dore. La course suivante, c’est Saint-Gouëno. Pas question de perdre. Un seul mot d’ordre, l’attaque à fond ! Un week-end très, très agité http://circuitmortel.hautetfort.com/archive/2010/10/30/un-week-end-agite-a-saint-goueno.html

     Thierry Le Bras

  • COURSE DE CÔTE DE NEUVY LE ROY : un bon souvenir

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    Dans les deux notes précédentes, j’ai raconté des week-ends agités à la course de côte de Saint-Gouëno 1977 et au Rallye d’Armor 1979. Changement de décor et d’ambiance à Neuvy le Roy la semaine suivant Saint-Gouëno en 1977. Cette épreuve se déroula sous les meilleurs auspices, de la première montée d’essai à la dernière montée de course. Comme le dit Olivier Panis, « en course automobile, un week-end qui commence bien continue souvent dans de bonnes conditions, tandis qu’un week-end qui commence mal se poursuit souvent par des problèmes ».

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    Neuvy le Roy, c’est en Indre et Loire, à vingt-cinq kilomètres de Tours. J’aurai donc moins de supporters qu’à Saint-Gouëno, proche de mes bases rennaises et malouines. D’autant qu’une semaine plus tard, ce sera la course de côte de Montreuil sous Pérouse, tout près de Vitré, et que des amis rennais et malouins ont prévu de venir. Nous partons le vendredi soir. Guenael, son épouse Armelle et Hervé m’accompagnent. Nous embarquons tous dans l’Ascona SR - toujours vaillante après ses expériences en compétition l’année précédente - avec la Golf GTI sur le plateau derrière. Le matériel de camping et les bagages ont trouvé place dans la Golf, ce qui permet d’équilibrer les masses et de ne pas mettre trop de poids sur la flèche. Lors des longs parcours avec plateau, Guenael et moi avons coutume de nous relayer au volant. Nous avons tous les deux passé notre permis E qui nous autorise à tracter un autre véhicule immatriculé de plus de750 kg selon la législation alors en vigueur. Nous nous arrêtons dîner sur le pouce dans un routier. Il fait nuit lorsque nous arrivons à Neuvy le Roy. Nous montons donc les tentes à la lumière des phares de l’Ascona avant de partir en reconnaissance de ce tracé que je ne connais pas encore.

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    Neuvy le Roy est une piste rapide avec une longue descente. En 1976, un pilote a trouvé la mort à cette course. Il pilotait une Fiat 128 groupe 2. Les organisateurs ne sont pas en cause. Quelles que soient les précautions prises, la course automobile comportera toujours des risques. Celui qui pratique ce sport les accepte. L’accident de 1976 était dû à un problème de fixation de l’extincteur. Celui de la voiture du malheureux pilote s’est détaché lors du choc. C’est ce qui a causé la blessure mortelle. Depuis, les commissaires techniques sont plus rigoureux sur la fixation des extincteurs lors des vérifications. Et une chicane a été mise en place dans la première ligne droite afin de ralentir les voitures avant les virages de la descente.

    Tout le monde m’accompagne lors de mes montées de reconnaissance que j’effectue à un rythme de plus en plus soutenu. Ce tracé me plait. Je m’y sens à l’aise. Je suis satisfait lorsque, estimant avoir suffisamment appris pour ce soir, je gare l’Ascona SR auprès du campement et que nous allons nous coucher. Nous ne sommes qu’en septembre, mais il fait déjà frais. Nous nous en rendrons surtout compte le lendemain matin au moment de sortir des sacs de couchage.

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    Le samedi est consacré aux vérifications et à une séance d’essais non chronométrés. Quoiqu’ils n’établissent aucune hiérarchie, ils valident la connaissance du circuit et le comportement de l’auto. J’ai remarqué un large bas-côté plein d’herbe à l’intérieur d’un virage au haut du circuit. Je me dis que s’il est possible de rouler dessus, j’améliorerai sensiblement la vitesse de passage dans cette courbe, ce qui signifie un gain de temps que j’évalue à un ou deux dixièmes de seconde. Le soir, nous allons donc subrepticement vérifier si le bas-côté est propre, s’il n’y a ni trou, ni bosse, ni pierre susceptibles de déséquilibrer l’auto ou de causer une crevaison. Puis, après une séance de « jardinage » jugée satisfaisante, nous allons tranquillement dîner au restaurant. Car, comme je l’ai déjà mentionné dans plusieurs notes, les gentlemen-drivers sont généralement des amateurs de bonne cuisine. J’ai d’ailleurs intégré cette dimension des pilotes amateurs à mon prochain roman, un polar vintage, automobile et gourmand qui se déroule en 1966 sur fond de meurtres et d’arnaques. A dire vrai, David Sarel, l’avocat-pilote lorientais héros récurrent de mes romans contemporains, est aussi un fin gourmet dont le goût pour le foie gras, la côte de bœuf saignante sauce poivre accompagnée d’un Saumur Champigny à température et le Général (Colonel servi avec un galon de vodka de plus, ce qui le promeut au grade supérieur en offrant des étoiles à celui qui s’y attaque) sont bien connus des lecteurs de ses aventures.

    Le dimanche matin, ce sont les essais chronométrés. Je décide de ne pas utiliser ma botte secrète qui consiste à plonger largement dans l’accotement d’une courbe rapide pour la couper. Je la conserve pour la course, histoire de ne pas la divulguer à mes adversaires. Tout se passe bien. Je suis en tête de la catégorie et bien placé au groupe. Le pilote d’une Ford Escort 2000 RS jette l’éponge. Il ne cherche pas de fausses excuses. Il n’en a pas besoin. C’est un pilote rapide et un homme estimé et apprécié de tout le milieu. Il trouve le circuit dangereux. Il ne le sent pas. Il remet sa voiture sur plateau et rentre chez lui. Nous pensons que le souvenir de l’accident de l’année précédente est trop présent de sa mémoire. Nous comprenons tous sa décision. C’est un pilote amateur qui court pour le plaisir bien qu’il fasse partie des meilleurs de sa catégorie. Si le plaisir n’est pas là aujourd’hui, il a raison de ne pas se forcer.

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    Je déjeune très légèrement les jours de course. Comme la plupart des pilotes. Un peu de viande froide avec de l’eau gazeuse et quelques gâteaux secs me suffisent. L’après-midi commence. Les voitures du groupe 1 se mettent en place, par ordre de numéros. Les Autobianchi, Simca Rallye 2 pour commencer, les autres voitures de la classe 1300 - 1600 cm3 ensuite. Puis les 2 litres et les 3 litres. Je suis le dernier à partir dans la classe 1300 – 1600. Juste devant Thierry Nauleau, le premier à prendre le départ dans la classe des 1600 – 2000 cm3. Thierry vient de racheter l’Alfa Roméo 2000 GTV de Jacques Coquet, une figure des courses dans l’Ouest. C’est le beau-frère de Jacques Letertre, habitué des épreuves de l’Ouest avec une autre Alfa décorée aux couleurs de KB Jardin. Thierry a à peu près mon âge. Nous avons sympathisé dès les essais. Je garde un bon souvenir de ce pilote plusieurs fois revu sur des épreuves de l’Ouest mais perdu de vue depuis. Au moment de prendre le départ de la première montée, nous ne pensons pas à échanger des anecdotes sur notre passion de la course. Je suis casqué et sanglé dans ma Golf GTI, aux ordres du chronométreur qui vient de lancer la voiture qui me précède. Il va m’appeler sur la ligne de départ pour le décompte des 30 secondes. J’ai l’habitude de la procédure. Mais au lieu de me faire signe d’avancer, il croise et écarte les bras, m’ordonnant au contraire de rester sur place. Un commissaire s’approche. J’ouvre la portière. Il me dit que je peux couper le moteur. Une sortie de route vient de se produire. Le directeur de course se rend sur place. Une interruption de plusieurs minutes est à prévoir. Je sors de la voiture et j’enlève mon casque. Thierry Nauleau fait de même. Ces moments sont toujours pénibles. Tout le monde se demande si un copain ne s’est pas fait mal. Surtout ici où l’accident de l’année dernière a rappelé que la course automobile est parfois dangereuse. Je bavarde avec Thierry. Je ne sais plus précisément de quoi. Trente-trois années ont passé depuis. Je crois que nous avons parlé de son Alfa et de nos projets pour la saison suivante.

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    Les commissaires de course nous rassurent rapidement. La sortie de piste n’est pas grave. Pas de bobo pour le pilote. Il nous invite à nous préparer. La course va bientôt repartir. Nous remettons les cagoules, les casques, les gants, nous remontons dans les autos, attachons les harnais, remettons les moteurs en route. Je suis parfaitement concentré. Je sais contrôler mon émotivité (au moins depuis l’adolescence) et j’ai toujours eu une bonne capacité de concentration. Ça y est. Le décompte commence. Le starter me libère. Je sais ce que j’ai à faire. Je passe la chicane sans perdre de temps. Je franchis chaque virage comme j’avais prévu de le faire, y compris celui où je plonge très largement dans l’accotement. Contrairement à Saint-Gouëno la semaine précédente, tout se passe comme je l’ai voulu. Je m’arrête au parc d’arrivée. J’attends mon temps. Il me convient parfaitement. Premier de ma classe et provisoirement premier de groupe. Les 2 litres et les 3 litres vont arriver. Parmi eux, Jacky Ravenel et sa Commodore… Thierry Nauleau est arrivé. Son temps tombe. Il est derrière moi. C’est sa première course. Il apprend sans prendre de risque excessif. Il a raison. Il possède un potentiel certain. Ce serait dommage de casser l’auto à la première sortie. La seconde montée se déroule très bien aussi. J’améliore un peu mon temps. Finalement, je gagne largement ma classe et je termine 3ème de groupe, derrière la puissante Commodore GSE de Jacky Ravenel, un des rois de la montagne, et la Kadett GTE de Parenthoen qui est aussi dans une classe de cylindrée supérieure. Je me dis qu’en prenant plus de risques, j’aurais peut-être pu aller chercher Parenthoen, mais il ne faut pas oublier que le mieux est l’ennemi du bien.

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    A la remise des prix, nous échangeons quelques plaisanteries avec Christian Debias, vainqueur au scratch avec sa Ralt F2. Christian est fortement enrhumé. Il raconte qu’au départ d’une des montées, il a éternué dans son casque et que pendant quelques secondes, il ne voyait plus grand-chose. Ça ne l’a pas empêché « d’enrhumer » ses adversaires. ! Quelques semaines plus tard, j’aurai la bonne surprise de trouver ma voiture en photo dans Slick, juste au-dessus de l’Alpine groupe 5 d’Hervé Poulain dont j’ai évoqué une des participations aux 24 Heures du Mans dans une note récente.
    (cf. dans la liste des notes récentes, colonne de droite, celle intultée « LA BMW STELLA AUX 24 HEURES DU MANS)

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    En fait, Guénael et Hervé ont rencontré un des journalistes de Slick au Mont-Dore. Il les a convaincus de mettre une pub pour le magazine sur la Golf. J’avoue avoir un peu hésité car je redoutais que cela me prive de retombées dans Échappement. Ceci dit, j’ai déjà eu les honneurs d’Échappement après ma première victoire de classe à Saint-Germain sur Ille (cf. les liens vers des articles en archive dans la note précédente). Puis j’ai accepté, trouvant le mag Slick sympathique et proche des pilotes amateurs. Slick nous a renvoyé l’ascenseur en mentionnant mon résultat à Neuvy-le-Roy. Je découvrirai l’article dans des circonstances moins jouissives que la remise des prix. Car le 1er octobre 1977 marque pour moi le départ au Service national. Pour les classes, je suis incorporé au 38ème RIT de Laval avant de rejoindre l’ESEAT à Cesson Sévigné. Et c’est un soir au foyer de la caserne à Laval que je découvre le dernier numéro de Slick au rayon presse. C’est pendant la première quinzaine des classes, celle où nous sommes bloqués au quartier. J’achète le mag et j’ai le plaisir d’y trouver ma photo. Un article qui augmente ma notoriété auprès de mes camarades de chambrée dont certains pensent peut-être que j’ai frimé et que j’en ai rajouté en évoquant ma passion de la course auto.

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    Entre Neuvy le Roy et l’incorporation, il restait deux courses, Montreuil sous Pérouse et Saumur. Deux victoires de classe dont je reparlerai un de ces jours.

    Vous pouvez également me retrouver sur http://circuitmortel.com , https://gotmdm.com/driver/ et http://polarssportsetlegendes.over-blog.com/

    QUELQUES LIENS VERS D’AUTRES SOUVENIRS (outre les deux notes précédentes) :

    http://circuitmortel.hautetfort.com/archive/2010/01/04/les-spectateurs-sont-sympas.html

     

    http://circuitmortel.hautetfort.com/archive/2008/09/24/thierry-le-bras-raconte-des-souvenirs-de-course-automobile.html

     

    http://circuitmortel.hautetfort.com/archive/2010/02/19/une-pige-a-trappes.html

     

    ET VERS LA PRÉSENTATION SUR D’AUTRES SITES D’UN DE MES ROMANS POLICIERS DANS L’UNIVERS DU SPORT  AUTOMOBILE :

    http://www.ffsa.org/article.php?comite=comite12&titre_url=chicanes-et-derapages-de-lorient-au-mans&id=13352

     

    http://www.leblogauto.com/2006/10/roman-de-course.html

     

    Thierry Le Bras